A
- B - C - D
- E - F - G - H - I
- J ... - S - V
A
Agriculture de rente
L'agriculture de rente se distingue de l'agriculture
de subsistance par le fait qu'elle donne lieu à un
échange marchand visant à la production de
numéraire. En Afrique de l'Ouest, ce type d'agriculture
concerne des productions variées. On trouve tout
d'abord des cultures dont l'essor est directement lié
à la colonisation et qui font l'objet d'une exportation
massive à l'aide d'une forte mécanisation
(arachide, coton, cacao, café), et ensuite des cultures
plus localisées à destination des marchés
urbains régionaux (tomates, mangues, oignons, piments,
patate douce, canne à sucre). Dans la région
de Gaya au Niger, l'agriculture de rente concerne essentiellement
les cultures de canne à sucre, de riz, de patate
douce et de fruits. L'exploitation privée de ces
cultures est dominante par rapport aux périmètres
aménagés par l'Etat ou par les projets de
développement. Elle assure néanmoins une part
non négligeable de l'approvisionnement des centres
urbains régionaux et contribue à l'amélioration
des conditions de vie des exploitants agricoles.
Aridité
L'aridité est un concept climatique à
référence spatiale (zone aride, semi-aride,
hyper aride), qui correspond plutôt à un phénomène
structurel. Très souvent réduite à
sa seule composante climatique, l'aridité
possède également une composante édaphique
qui vient appuyer ou contrebalancer la première.
Les zones arides sont caractérisées par l'aléatoire
(en raison de la variabilité dans le temps, dans
l'espace, en quantité et en intensité pour
la pluviosité, variabilité dans le temps et
dans l'espace pour les températures et de l'évapotranspiration)
et par l'hétérogénéité
(relatif à la fragmentation géologique, hydrologique
et pédologique des géosystèmes en présence).
En clair, le phénomène que le terme aridité
cherche à rendre compte est très difficile
à modéliser. Les outils disponibles actuellement
pour en rendre compte ne sont que très peu opératoires,
l'aléatoire et l'hétérogénéité
rendant difficile l'établissement de cycles et de
zonages.
C
Circulation
atmosphérique sous-continentale
Le fonctionnement des précipitations en Afrique de
l'Ouest nécessite de considérer la circulation
des masses d'air humide ou sec, à l'intérieur
de la cellule de Hadley située entre la Zone de Convergence
Intertropicale (ZCIT) et la ceinture anticyclonique subtropicale.
Deux types de vents réguliers
interagissent dans la Zone de Convergence Intertropicale:
les alizés continentaux, comme l'harmattan, et les
alizés maritimes, appelés mousson. La ZCIT
d'Afrique de l'Ouest correspond à la zone de rencontre
d'un alizé humide et d'un alizé sec. Les alizés
sont des vents stables, originaires de l'hémisphère
opposé et franchissant l'Equateur en s'infléchissant
vers le nord-est, consécutivement à l'inversion
du signe de la force apparente de Coriolis. Les premiers
sont des vents originaires de l'anticyclone saharien et
apportent de l'air extrêmement sec (10% d'humidité)
au Sahel de novembre à mars, suivant une direction
NE. Ces vents engendrent également des tempêtes
de sable, variant d'une année à l'autre en
intensité et en durée (3-5 jours) et pouvant
atteindre le Golfe de Guinée, la Sierra Leone et
même les Iles du Cap-Vert. Les seconds alizés
proviennent de l'Océan Atlantique, suivant une direction
SE en apportant la mousson, c'est-à-dire un renversement
périodique de saison. La mousson est caractérisée
par des périodes de pluies prolongées, tombant
surtout de cumulonimbus et des cumulus. Ces pluies peuvent
durer jusqu'à plus de deux jours sans interruption,
mais généralement, elles se concentrent sur
une durée d'environ 6 à 18 heures. Le Sahel
ne présente pas, contrairement au rivage camerounais,
à la Sierra Leone et au Fouta Djalon guinéen,
de barrières montagneuses, qui pourraient provoquer
une interruption dans les masses d'air humide provenant
de l'Océan.
La frontière entre l'air
sec et chaud des alizés continentaux et l'air humide
et chaud des alizés maritimes de la ZCIT (aussi appelée
Front intertropical (FIT) en Afrique ou Equateur météorologique
ou encore " front de mousson "), est aligné
grossièrement est-ouest. L'air de l'alizé
sec et chaud glisse au-dessus de celui de l'alizé
humide. Sa position n'est jamais stable, ses déplacements
reflètent les variations des alizés et conditionnent
l'intensité des précipitations au Sahel. Ainsi,
lorsque les alizés humides remontent vers le nord,
la zone de convergence se déplace également
dans cette direction jusqu'à atteindre sa position
maximale, située approximativement à 20°N
au mois d'août. D'avril à octobre, l'Afrique
de l'Ouest connaît ainsi une saison des pluies, lorsque
les vents du sud dominent et apportent de l'air humide en
direction de l'intérieur du continent. Les maximums
pluviométriques sont souvent calculés durant
les mois de juillet et août. Les précipitations
décroissent depuis les côtes en direction de
l'intérieur du continent; ainsi les totaux annuels
peuvent dépasser 4000 mm au Cameroun, en Sierra Leone
et au Liberia, alors que les maximums de précipitation
se situent autour de 250 mm en moyenne à la limite
entre Sahel et Sahara. Par conséquent, la durée
de la saison des pluies décroît également
lorsqu'on passe du Golfe de Guinée où elle
dure environ 12 mois, au Sahel où elle s'étale
en moyenne sur 4 à 6 mois, de mai à octobre.
Depuis novembre, la zone de convergence entame sa descente
en direction de l'Equateur. Le Sahel connaît alors
une saison sèche, caractérisée par
la prépondérance des alizés sahariens,
jusqu'au mois d'avril suivant (source
: olivier Walther).
Conditions
édaphiques
Croûtes/plateformes...
gypseuses
D
Dallol
On appelle dallol les grandes vallées fossiles du
sud-ouest nigérien, orientées du nord au sud
en direction du fleuve Niger (Dallols Bosso, Fogha et Maouri).
Ces vallées présentent un écoulement
intermittent lié à la saison des pluies ainsi
que des chapelets de mares plus ou moins temporaires le
long des talwegs, assurant l'approvisionnement en eau des
cultures irriguées. Dans la région de Gaya,
les dallols présentent de fortes potentialités
agricoles en raison de la qualité de leurs sols et
des conditions hydrologiques. A cause des fluctuations du
niveau des nappes phréatiques, les inondations y
sont néanmoins souvent fréquentes, provoquant
l'arrêt ou la destruction des productions agricoles.
Malgré cela, les dallols sont aujourd'hui exploités
de manière croissante et l'on assiste à un
mouvement de transformation agricole de grande ampleur :
à la faveur d'une amélioration récente
des conditions hydrologiques appelée " réveil
du Dallol ", les exploitants semblent abandonner progressivement
les cultures de mil et de sorgho pour investir dans la culture
de canne à sucre et de riz.
Evapotranspiration
F
Faydas
Évasements de fond de vallée profitant de
sols d'apport profonds et bien irrigués par des eaux
de ruissellement, localisés soit à la confluence
d'oueds soit sur des replats structuraux ou autour des dépressions
endoréiques.
I
Innovateur
Dans le cadre sahélien, l'innovateur est un individu
entreprenant, qui introduit une nouvelle technique ou un
nouvel usage social dans un environnement qualifié
de " traditionnel ". L'adoption de l'innovation
et sa diffusion à travers la société
dépendent fortement de la stature de l'innovateur.
Dans la région de Gaya (Niger), les innovateurs,
qui ont introduit de nouveau moyens de production et de
nouvelles cultures partagent un profil marqué par
leur appartenance à l'élite villageoise locale
et par leur connaissance de l'étranger, de l'appareil
d'Etat et du milieu urbain. Dans la perspective de l'exploitation
des ressources en eau, la présence de ces innovateurs
est importante, car ce sont eux qui orientent généralement
les choix des productions de rente de même que le
commerce alimente les marchés de la région.
Irrigation
totale / de support / de complément
Mesetas
Nappes
artésiennes
Oueds
Pénuries
réseau
exoréique /endoréique
salinité
surfaces
de planation
S
Sécheresse
La sécheresse
est un concept météorologique à référence
temporelle qui correspond à un phénomène
conjoncturel (sécheresse saisonnière, sécheresse
annuelle
). Elle s'inscrit dans une chaîne de
causalités sur laquelle il convient de la situer
en lui ajoutant un qualificatif (sécheresse météorologique,
sécheresse hydrologique, sécheresse édaphique
)
pour en rendre compte de manière satisfaisante. La
sécheresse atmosphérique (celle dont on parle
généralement et qui correspond à une
absence de pluie) est cependant tout à fait appréhensible
dans la mesure où l'on renseigne sa dimension temporelle.
V
Variabilité des précipitations
L'Afrique sahélo-soudanienne est affectée
par une grande variabilité des précipitations
dans le temps et dans l'espace. Généralement,
seuls trois à quatre mois peuvent réellement
être considérés comme humides, au sens
où la courbe des précipitations dépasse
celles des températures sur un diagramme ombrothermique
de type P=2T. Il s'agit le plus souvent des mois de juillet
à septembre, qui caractérisent la saison que
les Sahéliens appellent l'hivernage, pendant laquelle
les céréales comme le mil ou le sorgho vont
être plantées et récoltées. Enfin,
la variabilité journalière est également
importante au Sahel. La variabilité des précipitations
affecte également l'espace, comme en 1977 où
le retour de la sécheresse se fit sentir au Sénégal,
au Burkina-Faso et au Mali, alors que le Niger central bénéficiait
de précipitations supérieures à la
moyenne. A une échelle régionale, les précipitations
peuvent aussi être extrêmement localisées
et atteindre deux lieux distants de quelques kilomètres
de manière très diverse (source : olivier
Walther).
|