Réseau universitaire international de Genève
Geneva International Academic Network

Accueil > La Recherche > Projets > Description détaillée

Nouvelle configuration et nouvelles techniques de gestion des chaînes de valeur des multinationales: Conséquences sur les petites et moyennes entreprises du Nord et du Sud

Mots-clés

Entreprises - Mondialisation - Propriété intellectuelle

Description

Ce projet, soutenu par le Réseau universitaire international de Genève (RUIG) en 2004, vise à examiner les nouvelles configurations et les nouvelles techniques de gestion utilisées par les multinationales pour organiser et gérer leurs chaînes internationales de valeur. Une " chaîne de valeur " peut être définie comme la contribution de chaque composante du modèle d'entreprise à la valeur des produits et services finis. L'objectif de cette étude est de comprendre l'interaction qui s'opère entre les PME (dépendantes et indépendantes à la fois dans le Nord et dans le Sud), à la lumière des pratiques actuelles des entreprises, notamment dans le domaine de l'organisation et la gestion des valeurs de chaîne des multinationales. Par conséquent, ce projet permettra de mieux comprendre les différents types de coopération entre les PME et les très grandes entreprises à travers le monde, notamment en ce qui concerne leurs chaînes d'approvisionnement et de distribution.

Il s'avère qu'une part importante de l'activité économique actuellement attribuée aux PME autonomes est, en réalité, menée par des entités engagées dans des relations complexes d'interdépendance avec d'autres participants à la chaîne de valeurs des grandes multinationales. L'image reçue des PME (autonomes et indépendantes) ne correspond clairement pas à la réalité. Ce décalage ne permet donc pas d'apporter les réponses politiques adaptées aux besoins et aux faiblesses potentielles des PME engagées dans des chaînes mondiales d'approvisionnement et de distribution.

De nombreuses PME, même celles qui ne sont pas totalement affiliées, sont "de fait" (mais pas nécessairement "de droit") en relation directe avec des grandes entreprises. Il semble donc que les PME juridiquement indépendantes coopèrent plus souvent avec les chaînes de valeur des très grandes entreprises qu'elles ne concurrencent les marchés de produits et services finis. En d'autres termes, il semble y avoir, entre ces deux types d'entreprises, une division du travail implicite le long de la chaîne de valeur. L'objectif du projet est d'examiner minutieusement les types de coopération et de concurrence entre les PME (dépendantes et indépendantes) et les grandes entreprises, notamment en s'intéressant à cinq multinationales très distinctes dans le Nord et dans le Sud, deux sociétés de fabrication et trois de services:

• Rebaptisé "l'industrie des industries", le secteur automobile a changé de manière spectaculaire au cours des vingt dernières années à la fois dans sa relation avec ses fournisseurs et avec ses réseaux de distribution. Dans l'ensemble, la coopération des grandes entreprises avec les PME semble s'être renforcée, même si le type de coopération reste vague;

• Le secteur hôtelier s'est mondialisé. Ses principaux acteurs ont élargi leur coopération afin d'atteindre les petites et moyennes entreprises locales (franchises, contrats de gestion, systèmes de réservation mondialisés, stratégie de marques);

• Le secteur des outils de précision : les moyennes entreprises de ce secteur jouent toujours un rôle important. Néanmoins, les marchés s'internationalisent de plus en plus, alors que l'industrie se dirige vers la mise en place de forfaits "service-et-produit" et le rôle stratégique des grands acteurs mondiaux se renforce;

• Dans le secteur de l'industrie musicale et cinématographique, la complémentarité entre les fournisseurs de contenu et les chaînes de distribution est cruciale. Le type de collaboration de ces deux branches, leur taille et leur force relative ont énormément changé avec la vulgarisation des technologies de télécommunication dans les années 1990;

• Le secteur des logiciels, nouvelle industrie du savoir, dépend des outils de support marketing mais également d'un flux constant d'idées et de concepts originaux. Dans ce secteur, le capital risque d'une société semble jouer un rôle important.

Les forces, les faiblesses et les menaces qui pèsent sur les petites et moyennes entreprises non affiliées participant aux chaînes de valeur ou coopérant avec de plus grandes entreprises sont naturellement différentes. C'est en se concentrant sur ces différences que les recherches ouvriront la voie à l'élaboration de politiques dans le domaine de la globalisation des PME, de la finance, de la recherche et du développement afin de mieux répondre aux besoins des PME indépendantes dans le Nord et dans le Sud. Ces politiques pourraient être les suivantes:

• Techniques de gestion : de quels instruments et de quel soutien de gestion les PME qui participent aux chaînes de valeur, notamment dans le Sud, ont-elles besoin afin de maintenir et de développer leur avantage concurrentiel'

• Recherche et développement: les programmes publics porteront vraisemblablement davantage attention au statut dépendant des entreprises qui bénéficient de ces programmes;

• Internationalisation des entreprises: il y a de fortes chances pour que les PME indépendantes s'internationalisent davantage, et ce en devenant fournisseurs des grandes multinationales plutôt que grâce à leurs propres exportations directes. De ce fait, aider à développer des contacts entre les PME indépendantes et les grandes entreprises sera nécessaire, tout particulièrement dans les pays en développement;

• L'accès aux financements: l'accès aux financements est certainement plus difficile pour les PME indépendantes que pour les PME dépendantes. Il se pourrait très bien que les politiques publiques filtrent les bénéficiaires en fonction de leur statut de dépendance;

• Gouvernement d'entreprise: le problème de l'organisation et de la gestion des chaînes d'approvisionnement et de distribution mérite davantage d'attention dans les débats sur le gouvernement d'entreprise et sur la responsabilité sociale de l'entreprise telle qu'elle est actuellement reconnue;

• Politique en matière de concurrence : la question est de savoir si la coopération au sein des chaînes d'approvisionnement et de distribution des grandes entreprises ne met pas les PME indépendantes dans une position où le pouvoir de négociation est presque réduit à néant en raison de l'avantage stratégique des partenaires plus grands.

La contribution du RUIG pour ce projet s'élève à CHF 300'015

> Descriptif moins détaillé

 

Equipe de recherche

Conference(s) liée(s)

Accroître le rôle des petites et moyennes entreprises dans les chaînes de valeur globales – conférence de l'OCDE, Tokyo 31 mai – 1 juin 2007
Cette conférence à haut niveau, organisée par l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et...
> suite

Réunion d'experts sur le projet "Nouvelle configuration et nouvelles techniques de gestion des chaînes de valeur des multinationales: conséquences sur les petites et moyennes entreprises du Nord et du Sud" – Palais des Nations, Genève, 18-19 octobre 2007, 10h à 18h
Une réunion d'experts de deux jours relative au projet de recherche financé par le RUIG "Nouvelle configuration et...
> suite

Résultats de recherche

Accroître le rôle des petites et moyennes entreprises dans les chaînes de valeur globales (uniquement disponible en anglais) > plus d'informations

Copyright © RUIG-GIAN 2005