Evaluer l'équité des services de santé reproductive
Mots-clés
Santé - Santé publiqueDescription
De nombreux pays se sont engagés en 1994, lors de la Conférence internationale sur les populations et le développement (CIPD), à assurer "l'accès universel à la santé reproductive pour tous à l'horizon 2015." Pourtant, une littérature abondante montre un usage inégal des services de santé reproductive par certains sous-groupes de population. Lors du Sommet du Millénaire en 2000, la communauté internationale a défini des buts et des objectifs de promotion d'améliorations dans les domaines du développement et de la santé. Trois des Objectifs de développement du Millénaire (ODM) sont liés à différents aspects de la santé reproductive. Le récent rapport du Projet du Millénaire - le corps consultatif indépendant des Nations Unies qui travaille sur les stratégies de réalisation des ODM - a mis en relief en janvier 2005 l'importance des services de santé sexuelle et reproductive dans le processus de réalisation des huit ODM.
On reconnaît toujours davantage qu'il est difficile d'atteindre les objectifs liés à la santé reproductive et au développement sans aborder les inégalités qu'éprouvent les femmes pour recevoir de tels services. Cela demande une rigoureuse évaluation de l'équité des services - examiner et expliquer les sources des inégalités.
L'équité dans le champ de la santé est largement définie comme l'élimination de "différences évitables et injustes." De plus précises définitions se concentrant sur les services de santé posent l'équité en termes d'utilisation, comme le traitement égal d'individus avec des besoins égaux. La littérature actuelle sur l'équité dans le domaine de la santé se penche principalement sur le financement de systèmes de santé et la distribution des ressources. Comment ces préoccupations au niveau macro se reflètent au niveau micro - le bénéfice réel tiré de ces services par les individus - est pourtant une question étudiée moins en profondeur. Cette étude va contribuer à la littérature existante en adoptant une approche d'évaluation systématique de l'équité des services de santé reproductive au niveau de l'usager.
Une variété de facteurs aux niveaux de l'usager ou des systèmes de santé influence l'utilisation de ces services par les femmes. Les effets de ceux-ci sont modifiés par un contexte plus large, dont la fonction des systèmes de santé et d'autres influences sociétales. Il est nécessaire de développer des moyens grâce auxquels la complexité du cadre peut être appréhendée, dans un format standard. Cette étude analysera et expliquera les inégalités entre sous-groupes de population à travers un éventail d'indicateurs de l'utilisation des services de santé reproductive par les femmes (présence de personnel de santé qualifié à la naissance, contraception et connaissance des pratiques de prévention liées au VIH). Ces indicateurs abordent des aspects-clés des services de santé reproductive, notamment le planning familial, la maternité et les maladies sexuellement transmissibles (MST) et le VIH/SIDA.
Le but général du projet est de développer un profil d'instruments qui pourraient être appliqués à l'échelon international pour évaluer dans quelle mesure l'usage variable des services de santé reproductive est dû au système de santé ou à des facteurs liés à l'usager. La première phase de la recherche sera conduite en Afrique du Sud.
L'étude utilisera une combinaison de méthodes de recherche qui se complémenteront l'une l'autre. Les analyses documentaires sur les systèmes de santé et les entrevues avec des informateurs-clés impliqués dans différents aspects de l'offre de service fourniront des informations sur le cadre plus large des services, comme la structure et l'organisation, dont le financement, le contexte régulateur, les questions de gouvernance clinique comme la disponibilité et l'utilisation de protocoles/directives, l'usage d'audits et de priorités. Les facteurs potentiels associés à l'utilisation de services de santé reproductive seront identifiés à travers la conduite d'une revue systématique et la constitution de groupes cibles mêlant utilisateurs et non utilisateurs de services. Toutes ces méthodes vont déterminer la structure et la méthode de récolte de données par questionnaire pour une étude des populations diverses de la communauté.
Les résultats immédiats de la recherche expliqueront les variations des indicateurs d'accès aux services de santé reproductive dans l'une des aires les plus défavorisées d'Afrique du Sud (la province orientale du Cap), et on attend de cette information qu'elle soit utile aux politiques locales et aux programmes se donnant pour but l'amélioration de la qualité et une obtention équitable des services de santé.
La production principale de cette recherche sera un profil des instruments (tant qualitatifs que quantitatifs) applicables internationalement, qui aideront à une meilleure compréhension de la contribution relative de la partie demandeuse et de la partie offrante à l'utilisation des services de santé reproductive. Le profil devrait être utile dans différentes configurations nationales pour comprendre l'influence des systèmes de santé dans l'utilisation variable des services de santé reproductive, donc pour intervenir de façon appropriée en faveur de la réalisation du but de la CIPD: "l'accès universel" aux services de santé reproductive et les ODM qui y sont liés.
La contribution du RUIG pour ce projet s'élève à CHF 160'000
Equipe de recherche
Dr. Lale Say , Coordinateur, Santé reproductrice et recherche , Organisation mondiale de la santé (OMS) .
Dr. Karim Abawi , Membre principal, Fondation genevoise pour la formation et la recherche médicales (GFMER) .
Dr. Dina Balabanova , Membre principal, Unité de politique de santé , Département de santé publique et de politique , Ecole d'hygiène et de médecine tropicale de Londres (Royaume-Uni) .
Dr. Debra Jackson , Membre principal, Ecole de santé publique , Université de Western Cape (Afrique du Sud) .
Prof. Rosalind Raine , Membre principal, Département d'épidémiologie et de santé publique , University College London (Royaume-Uni) (UCL) .
Dr. Regina Kulier , Membre associé, Fondation genevoise pour la formation et la recherche médicales (GFMER) .
Dr. Metin Gülmezoglu , Ancien membre, Santé reproductrice et recherche , Organisation mondiale de la santé (OMS) .
Prof. Philippe Jaffé , Ancien membre, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation (FPSE) , Université de Genève (Unige) .
Dr. Shawn Koppenhoefer , Ancien membre, Fondation genevoise pour la formation et la recherche médicales (GFMER) .
Mme Lindeka Magnesi , Ancien membre, Faculté de psychologie et des sciences de l'éducation (FPSE) , Université de Genève (Unige) .